Retrait temporaire du voile
Partir pour quelques jours. Quitter mes afghans. Ceux qui ne contrôlent pas mes bagages parce que je dis sûrement parfaitement « Salam Alekoum, Tchotor asté ? ». Resquiller les américains déballant leurs chaussettes de leur valise sous le regard amusé de Rhaman. « Tu as de la chance d'être française » Je pense surtout avoir de la chance de ne pas imposer ma langue dans un pays qui n’est pas le mien.
Je quitte ceux qui réparent mon loupage d’avion Kaboul-Dubai, récupèrent mon billet pour remboursement, m’en procurent un nouveau sur le seul et prochain vol, chouchoutée par le personnel administratif de l’aéroport et tout ça en moins d’une demie heure. Efficacité. Rapidité.
Encore quelques « tu parles super bien dari » et je quitte aussi les montagnes afghanes et le capharnaüm amusant que forme Kaboul sous un coucher de soleil féerique.
Fin du désordre.
Dubai et ses routes parfaitement asphaltées me fait peur. Tout est superficiellement censé être beau. C’est donc ça les critères occidentaux de la beauté ?
Mon voile est tombée sous une rafale de vent en sortant de l’avion. Comme un signe. Je ne l’ai pas remis. Je me sens nue. Kaboul me manque.
Mais Alitalia, que j’avais appris à détester lors de mes déboires aller, me réconcilie avec le monde occidental. Un vrai café et un match de foot ça ne se refuse pas !?